L'investissement, de 1,5 million d’euros, portera la capacité de production annuelle à 40 MWc (mégawatts-crête) soit 100 000 panneaux. Un autre investissement d’1 million d’euros est prévu en 2023 avec l’objectif de doubler, d'ici la fin d'année, la capacité de production et d’atteindre 80 MW, soit 200 000 panneaux.
Production de A à Z
Systovi a réalisé un chiffre d’affaires de 12,4 millions d’euros en 2022 et compte le porter à plus de 20 millions d’euros en 2023 tant la demande est soutenue. La société compte 95 salariés, dont 65 en production dans son usine de 9 600 m² ouverte en 2018. Depuis sa création, en 2008, Systovi a installé 370 MWc soit 200 hectares de toitures couvertes.
Systovi maîtrise l’essentiel du process, jusqu'à l'étape finale. Le site de Carquefou comprend également un centre de formation à la pose des panneaux solaires sur différents types de toits.
L’entreprise travaille actuellement à la conception de panneaux quatre fois plus légers. Au chapitre innovation, Systovi a aussi développé des innovations, dont Stock-O, un chauffe-eau solaire pilotable à distance. Cette solution permet aux surplus d’électricité solaire générés en journée d’être consommés pour produire de l’eau chaude sanitaire. À cela s’ajoute Smart-R, une solution de pilotage sur smartphone permettant une visualisation en temps réel de la production, de la consommation d’énergie et du taux d’autoconsommation.
Concurrence chinoise et américaine
Systovi, filiale du groupe de menuiserie Cetih, est l’un des rares fabricants européens de panneaux solaires, une industrie dominée par la Chine. L'entreprise a établi un partenariat avec l’alsacien Voltec Solar, autre fabricant de panneaux français, dans la perspective de fonder à terme une entreprise commune. Ce projet nommé "Belenos" a pour ambition de monter en puissance pour tendre vers le million de panneaux par an.
Mais pour Paul Toulouse, Directeur de Systovi, une telle montée en puissance ne peut exister que si elle est soutenue par de nouveaux dispositifs réglementaires (politique de l’offre, TVA, critère de contenu local…) favorisant la production française. Sans quoi, «l’Europe risque de sortir de ce marché», appuie François Guérin, PDG de Cetih.
Sachant qu’en plus du dumping chinois, l’IRA (Inflation Réduction Act) de Joe Biden soutient désormais l’industrie américaine du solaire. L'Inde et bientôt la Turquie mettent aussi des dispositifs pour soutenir leur industrie nationale.